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Esperanza souffle de vie d'un pélerin

l'oeuvre du temps

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Rosemonde

ROSEMONDE

***************

Un baiser m’étais tombé au creux du cou, puis des mains s’étaient délicatement posées sur mes yeux en une pression légère. J’avais beau cherché mais, un seul nom m’étais venu à l’esprit : Rosemonde. Seulement ça ne pouvait être elle.

Rosemonde était ma voisine à trois intervalles près. Nous avions sympathisé dès le début ou mieux, elle était venue à moi. Après deux jours de visites aussi soudaines que vivifiantes, nous étions devenues inséparables.

Six mois après, c’était la même passion dans notre amitié, la même ardeur qui faisait bien des jaloux voire des commérages sur le caractère douteux de nos relations. Mais nous, nous nous savions exemptes de tout péché noir devant Dieu et rien ne pouvait changer entre nous.

 

-         Qui n’aime pas le toucher ? m’avait-elle dit un jour qu’on radotait sur la manière avec laquelle, on se prenait la main, riait ensemble ou s’enserrait la taille.

-         Le touché est l’expression la plus parfaite du corps et de l’esprit, avait-elle ajouté.

Et moi, j’en étais convaincue. Au fil du temps, j’en étais arrivée à la comprendre sur un seul regard ou simplement à sa réaction face à ma proximité… Six mois, et j’avais cru que notre amitié était la plus forte, qu’elle résisterait contre vents et marées. Mais je n’en n’étais plus si sûre les jours qui suivirent.

Elle si frêle, avait pris l’habitude de s’appuyer sur moi, qui étais toujours là, solide pilier sur lequel l’on pouvait s’adosser sans crainte qu’il allait succomber, la tête toujours froide afin de réparer tous les dégâts qu’elle causerait. Elle, elle insufflait dans ce climat un grain de folie, juste assez pour qu’on se croit toujours au paradis Et notre tandem était ainsi fait.

Seulement Rosemonde avait changé et je devinais quelques temps après, ce qui la tracassait : Elle avait eut des ennuis avec le « dragon » comme elle aimait à appeler sa tutrice. Rapidement la situation se dégrada entre elles et bientôt, Rosemonde m’annonça qu’elle devait repartir pour l’ouest retrouver ses parents. J’avais sursauté, ébahie, touchée plus qu’elle par l’estocade :

-         Et tes études ? avis-je demandé

Elle avait haussé les épaules avec un léger sourire mais je devinais qu’il lui pesait beaucoup sur les lèvres, ce sourire qu’elle voulait rassurant mais qui ressemblait drôlement à un abattement profond.

Mon amie s’en était allée comme ça un beau matin sans que je puisse faire quelque chose, Et voilà que trois après son départ, là, accoudé sur ma table d’étude, essayant d’analyser ces devoirs de psychologie assez fous, je pensais à elle les yeux clos par des mains qui attendaient que je devinasse leur propriétaire sans les effleurer. A bout, ne sachant qui d’autre, j’avais prononcé le seul nom que me rappelait cette pression si douce

-         Rosemonde !

Un rire mielleux avait alors empli l’atmosphère et, ses mains étaient descendues sur mes hanches, tandis qu’elle murmurait extasiée :   

 -Tu ne m’as donc pas oublié ?

 Je m’étais précipité dans ses bras en répondant dans un souffle :

-         Oublie t-on jamais sa « sœur » ? Ô Rosemonde, tu es revenue ?

-         Oui mais pas pour longtemps.

 Je m’étais mordue la lèvre pour me contenir. Rosemonde m’avait entraîné dans sa chambre qui sentait un peu le moisi. Là, elle s’était mise à tout emballer tandis que je l’observais. Elle s’affairait ci et là, bavardant et riant comme si de rien n’était, comme si l’on n’avait jamais été séparé.

 

L’ambiance m’emporta néanmoins et je mis la main à la pâte. C’était bien elle tout ça, cette manière d’emplir l’air d’elle si pleine de fraîcheur délirante. Elle ne prenait jamais la peine de laisser un peu d’espace aux autres, ni même un peu de liberté, se contentant de vivre.

Brusquement je lui en voulu de cette insouciance qu’elle affichait, de cette gaieté déplacée alors qu’on empaquettais tout et qu’elle me réitéra qu’on ne se verra plus jamais. Mon sourire s’était flétrit ;

-         comprend donc qu’il n’ y a plus de raison pour que je vienne encore rôder par ici, voici j’emporte le reste de mes effets.

Et moi, tout au fond de mon cœur j’avais pensé « ne suis-je donc pas assez importante pour que » «  tu viennes encore rôder par ici ? » Mais déjà, elle sautais sur un autre sujet, transportant ses effets sur la route pou emprunter un potentiel taxi, indifférente à mon air.

Je devais me rendre à l’évidence, Rosemonde, depuis que je la connaissais était comme un ouragan dans ma vie. Elle avait tout chamboulé et maintenant, s’en allait encore une fois, me laissant le soin de racoler les morceaux de cette amitié que j’avais cru au-dessus de tout, et qu’elle prenait plaisir à briser alors  que je venais tout juste de les rapiécer. Le pire c’était que, je ne parvenais jamais à lui résister ;

 

Quel drôle d’Être devais-je être, à toujours aller en guerre sans arme ni armure, complètement exposée. Et Rosemonde m’avait tiré dessus, brisant cette soif d’amitié qui devait tout transcender. Elle brisait cette espérance à coup d’au revoir et maintenant d’adieu !!!

Je m’étais enfuie vers ma chambre sur un au revoir maladroit, ne sachant prendre congé des autres comme elle, elle le faisait avec tant d’enthousiasme. C’était presque effrayant de sa part et une question me vint : « Que lui était-il donc arrivée pour qu’elle changea ainsi en trois mois ? » Je m’étais attardé sur mon lit, repensant à mon amie, à la vie qui lui avait ravie tout espoir, l’obligeant à abandonner ses études et ce qu’elle pouvait considérer comme étant sa vie.

Elle n’avait rien voulu me dire et pourtant je le sentais trop bien, au-delà de ses rires, elle était malheureuse. Plus rien à espérer. Pourtant, courageusement, elle allait au devant de son destin sûre d’une seule chose : il fallait vivre et assumer. Peut-être avait-elle autant de peine que moi mais, le masquait assez pour conserver le peu de force qui lui restait.

 

Subitement j’eu honte de moi. Rosemonde avait plus besoin de moi que jamais et je ne l’avais pas compris de sitôt, occupée à vouloir satisfaire ma petite personne, à vouloir protéger mon cœur ; oubliant qu’il y a des Êtres qui sont faits pour tout donner d’eux même comme le Christ- jésus et d’autres, nés uniquement pour « recevoir », tout prendre, tout « voler » sans aucun partage.

 

Ce n’était pas de la faiblesse pour les uns ni de l’égoïsme pour les autres mais simplement la vie. Point de philosophie ne devait s’y mêler, de peur de tout embrouiller. Il fallait  donc accorder à la jeune femme, la chance de survivre en moi. Lui assurer que mon amitié, insatisfaite, ne se transformera jamais en un sentiment aussi terne et vulgaire que la haine mais, qu’elle deviendra plutôt comme cette rose qui, s’ouvre chaque matin, attendant patiemment l’arrivée du papillon glouton et volage, sachant le laisser repartir quand il en aura besoin sans jamais chercher à lui couper ses ailes, à lui ravir sa liberté. Et s’il ne venait butiner un jour, ne jamais larmoyer mais s’atteler à parfaire le nectar afin qu’il le trouve frais et savoureux.

J’ai donc pensé aller dire cela à Rosemonde avant qu’elle ne s’en aille que je serais toujours son port d’attache où, elle pourra se ressourcer après une longue course. J’étais sortie et m’étais précipitée pour le lui dire mais, le papillon s’était déjà envolé !!!

Ecrit par codejc, le Mardi 13 Septembre 2005, 15:12 dans la rubrique "POESIE".

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